LE PERPÉTUEL REGARD

Un ciel chaulé par les ouvriers d'Héliopolis, ouvriers aux mains noueuses, porteuses d’étoiles aux confins désertiques de la Chute.

Un oiseau se refuse à la mer, un bois d’ébène plongé dans la profondeur de l’inatteignable, le fabuleux orage dicible entre le jardin des Hespérides et les montagnes du Kaf.

Un temps de lassitude amassé par l’étoffe des jours ; le damier de l’âge, le poing pairé, héraldique, obéissant à l’abîme qui le déploie, le soustrait en fratrie, en division.

L’hospitalière a reconnu ses enfants, c’est le don d’imposture, le pitre qui établit le protocole des convenances, la neige improbable qui s’imagine en eau bleue.

Le frappé du soleil sollicite le couchant, le désir sans désir de l’Un, l’insoluble dispersion où le mal devient sans domicile, juste entr’aperçu pour le pitoyable, entre deux portes munificentes.

J’avais suivi le chemin du Prophète et ce pays qui s’étendait comme une maladie de cœur, m’innocentait au travers d’une finitude démesurée qui s’ouvrait à la nature de ma terre.

Patrick Tafani - BnF Paris Tolbiac - Catalogue général - JADIS L'ÉMERVEILLÉ ©

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