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SITE: FLAMME DE PLOMB PAUVRE COMME UN VERRE D'EAU ANNA AKHMATOVA Ce n'est pas dans l'asphalte où tombent les feuilles Que tu devras longtemps m'attendre. C'est dans un adagio de Vivaldi. Que nous nous retrouverons. (Visite nocturne, traduction Jean-louis Backès)

CLÔTURE DE LA PAROLE

CLÔTURE  DE  LA  PAROLE - OUVRAGE GRAND FORMAT

 

PATRICK  TAFANI

 

Les  Éditions de l'Inaperçu

 

 

EXTRAITS

 

 

LA NUIT

 

Ce sont ses orbes plus précaires qu'un appel de forêts.

Dans le tumulte du jour, elle se sait livrée à la meute, à la déréliction des paroles de l'un, de l'autre, à la passation.

Son cœur bat pourtant plus fort que le cœur du monde. Elle est auprès d'une étoile, auprès d'un oiseau, sur le dépliement d'un sourire, d'une larme, d'un empire.

Elle n'a pas d'histoire, elle ne sollicite pas.

Dans le partage et la beauté, elle dénoue la splendeur et nul ne peut lui attribuer le désir de gouvernance.

De l'enfant bleu, elle entrevoit le risque de tout être, et quelquefois, quelquefois sans rien dire à l'immensité, elle prononce, absente, le dicible silence de l'éclair.

 

la nuit

 

 

_______

 

 

Le radical du jour sans les peines heureuses et fugitives des courants de la mer, sans l'opiniâtre douceur des yeuses et des louves venues ouvrir grandes les barrières au fond des bois; ce jour dans l'équivoque d'un rucher au soir cristallin de l'abeille que l'étincelle filante remet au merveilleux.

*

Je t'apprendrai à saisir les nuages, à ramasser les étoiles, à jouer avec la lune et avec ses soeurs, à ouvrir un sac de lumière pour y enfermer la mer, je t'apprendrai à mieux briser les éclairs, à faire du ciel un grand partage, une grande et pleine maison, je t'apprendrai à bouger les montagnes, à courir sur les cimes jusqu'au fou rire de leurs coeurs, je t'apprendrai la promesse bien assurée de l'aube qui se souciait peu de l'aurore.

*

L'oiseau peureux tisse victoire tandis qu'une sueur d'arbre absorbe le parc le brouhaha impavide du temps s'accumule comme une richesse d'enfant la brume pique les yeux de l'étoile et le vent claque les rideaux du ciel, galet des abbayes pierres de torrent qu'importe les paupières mi-closes lorsque le sourire d'un val s'éclaire.

*

 

Droits réservés - Photographie Patrick Tafani - Le Faune - Jardin du Luxembourg -

Droits réservés - Photographie Patrick Tafani - Le Faune - Jardin du Luxembourg -

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