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LA VENUE DES FEMMES AIMÉES
Il est des chemins où sous la pierre se rêvent la nuit et ses étoiles bavardes, il est des chemins qui s'éveillent sur une fin de splendeur. Mais, il est des commencements avec ses montagnes, ses cieux, ses forêts, ses mers, ses déluges, il est des commencements...
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STEPHAN ZWEIG
Il me paraît toujours merveilleux que nous ayons eu devant les yeux, au temps de notre jeunesse, d'aussi purs poètes. Mais je me le demande avec une secrète inquiétude : des âmes aussi totalement consacrées à l'art lyrique seront-elles possibles à notre...
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L'ESPRIT MODERNE
Petite baie avant Tenès, au pied des Chaînes montagneuses. Demi-cercle parfait. Dans le soir tombant, une plénitude angoissée plane sur les eaux silencieuses. On comprend alors que, si les Grecs ont formé l'idée du désespoir et de la tragédie, c'est toujours...
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UN CIEL DE LONGUE VIE
Un ciel de longue vie surgit d’un crépuscule inoubliable. Des barques d’or, des cieux pourpres et le chatoiement des étoiles naissantes laissèrent apparaître une nuit de clair-obscur et de feu. L’oubli des hommes monta de la terre, ce fut une prière lointaine,...
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PIERRE VEILLETET
Aveugle et présomptueux celui qui croit être né dans une ville, ou prétend la forcer. Bienheureux celui auquel, un jour, naît une ville. Alors, tiré de l’exil, il pourra trouver la compassion, dont le besoin prive l’homme de paix et que ne dispensent,...
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JENS PETER JACOBSEN
De ces petites roses rouges, rustiques sans doute, mais elles se seraient déroulées en volutes légères, rouges et fraîches, au feuillage luisant, et elles eussent été comme un salut ou un baiser envoyé du bout des doigts au voyageur qui, las et poussiéreux,...
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JENS PETER JACOBSEN
La chaleur était accablante; torride, l'air vibrait et tout était calme : les feuilles pendantes dormaient sur les arbres et rien ne bougeait si ce n'est les bêtes à bon Dieu là-bas sur les lamiers et sur quelques feuilles mortes qui se recroquevillaient...
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CHARLES-FERDINAND RAMUZ
La tête lui tourne. Il voit pourtant le chemin devant lui. Il voit par où il est venu, et c'est à droite. Il faut donc que je prenne à gauche. Et les oiseaux commencent à être nombreux et le deviennent de plus en plus, tandis qu'il y a comme deux torrents,...
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RIVIÈRE
Rivière où aucune présence ne demeure Rivière qui ne dérive que vers les clôtures de l'âme, les morsures du ciel, dans la sagesse du partage révoquant le doute de reconnaître l'homme que tu hantais. A l'appui de l'immensité, je ne m'enfuirai que pour...
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PLIS D'UN ÉGLANTIER
Ce mordant de ce qui est, et que le pays même a oublié, laissant la barque se perdre dans la forêt où les oiseaux se sont tus. Mais droiture pour celui qui ne se lasse pas d’attendre l’invisible : Au-delà du geste commun se prolonge une branche relais...
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GEAI
GEAI Que ce soit sur des chemins de terre, des chemins de feuilles, des chemins de ronces, que ce soit sur un toucher de mousse, sur un pli d’écorce ou dans l’entière forêt, que ce soit à l’orée de ma fatigue ou aux confins des premiers orages, c’est...
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COMME UN JOUR
Il y avait là une tâche, grande comme le monde. Et celui qui se tenait debout face à elle et la considérait, était un inconnu, dont les mains travaillaient pour gagner son pain, dans l'obscurité. Il était totalement seul, et s'il avait été un vrai rêveur,...
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SOUCHE N'EST PAS HAUTEUR (DEVISE)
Papillon de l’Ourse vertigineux des Névons, sous les lavandes que l’arbre porte dans l’ormille de l’oiseau, te voici en fusion dans cet indicible détournement où les chrysalides déchirées forgent la rugueuse palette de l’espace. Te voici aux bras des...
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COMME UN BONHEUR FROISSÉ DE COLLINES
COMME UN BONHEUR FROISSÉ DE COLLINES Les volets effleurent le mur de pierres jaunes La fenêtre allume le monde qui va naître La lampe au travers des rideaux blancs est à l’ébloui Au lointain L’explosion le temps se dénouent Puis le cœur des étoiles Puis...
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L'ORDRE DE JOSUÉ
L’ORDRE DE JOSUÉ C’était un bleu chandail dans un azur de bouche… Iroise aux limpidités vertigineuses, hommes appliqués à trancher dans le vif avec le rubis d’un langage fascinant, entre toi et la mer, le lancer est sublime et dans ces profondeurs le...
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CHARLES-FERDINAND RAMUZ
La tranquillité et la liberté... Regardez-moi ces autres, j'entends ceux de la terre, parce que nous on est de l'eau, et ça fait une grande différence... Ces autres... Vous avez pu voir ce que c'est, vous avez pu vous rendre compte... Ces gens de boutique,...
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FERNANDO PESSOA
(...) Être la page d'un livre, une mèche de cheveux au vent, l'oscillation d'une plante grimpante dans l'encadrement de la fenêtre entrouverte, les pas sans importance sur le fin gravier du chemin, la dernière fumée qui monte du village endormi, le fouet...
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UNE EMPREINTE DANS LE SABLE
Tu t'étais élevé bien haut par tes propres moyens, c'est ce qui te donnait cette confiance illimitée en tes opinions... De ton fauteuil, tu gouvernais le monde, tes opinions étaient justes, tout autre était celle d'un insensé, d'un détraqué, d'un exalté....
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SPINIATO
Spiniato Et même si le crépusculaire m’envahissait du Prélude 4 au Prélude 6 dans la fluidité d’un temps indépassé, à la tristesse de la main gauche s’ajouterait Sonate après Sonate la joie inconsolable de la main droite. L’indiscipliné est un rêveur...
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PASSE L'ÉPAULÉE DE L'ENFANT
Je pressens tout le poids faste du soleil ; Passe l’épaulée de l’enfant. ……………………………................ Donner au ciel le geste sûr de l’olivier. ………………………………………................ Vol de la ramure où les cimes des nouaisons ne laissent rien au hasard, qu’un...
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L'INATTENDU
Un matin inattendu, presque inaudible pour le tourment d’une chrysalide. Fin de l’histoire, la gorge nouée dans un nœud de lumière encore plus serré qu’une corde de délivrance. Ainsi finissent les grandes terres, l’arbre en fleurs, le brusque étonnement...
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LE PERPÉTUEL REGARD
Un ciel chaulé par les ouvriers d'Héliopolis, ouvriers aux mains noueuses, porteuses d’étoiles aux confins désertiques de la Chute. Un oiseau se refuse à la mer, un bois d’ébène plongé dans la profondeur de l’inatteignable, le fabuleux orage dicible entre...
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L'ÉCHAPPÉE
L’instant avait dévoilé les murailles, et le plat du regard vacillait sur le tranchant des feux lointains. L’entaille franchissait la mémoire des portes, ramenait l’or sous le feuillage des amandiers, et comme un ciel se couronne d’étoiles les remparts...
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TISON
Un tison au loin qui délimite notre part de lumière et qui se laisse approcher pour mieux encore se déprendre, la distance s’ajoutant sur la démesure de nos pas qui nous ramène aux fenêtres de tous les regards; regard de feu, regard de larmes, regard...
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FEU NOIR SUR FEU BLANC
Pour ce temps détruit, la beauté de ta venue, beauté inaperçue dans ce terme de l’amour, temps pressenti sur ces robes descendues aux marches du regard, de la floraison d’un pas au parfum des nuages, rien qui puisse endormir le sommeil bleu d’une épaule...